jeudi 31 mars 2011

Israel Galvan, El Final de este estado de cosas, redux

Le flamenco (cante flamenco) est un art créé par le peuple gitan et andalou dans les années 1930, sur la base d’un folklore populaire issu des diverses cultures qui s’épanouirent au long des siècles en Espagne. À l’origine, le flamenco consistait en un simple chant (cante). Puis, sont apparus les claquements des mains (palmas), la danse (el baile) et la guitare (toque). À cette définition basique extraite de l’encyclopédie en ligne wikipédia, il manque au moins une phrase que l’on pourrait formuler ainsi : « Puis apparut Israel Galván et la danse flamenca entra de plain-pied dans le 21e siècle ».

Le danseur sévillan ne rénove pas le genre, il le refonde. Époustouflant de rigueur et d’aplomb technique, il nourrit son art de multiples énergies – en homme curieux de tout – de la tarentelle au butô en passant par le rock ou le cinéma de Coppola et son Apocalypse Now Redux auquel il adresse un clin d’oeil avec ce spectacle.

El Final de este estado de cosas, redux donne corps à l’Apocalypse de Jean et sa liturgie emprunte de toute la violence du monde. Chacun de ses mouvements semble correspondre à l’interprétation d’un verset, d’une phrase, de ce grand texte hanté par les destructions à venir. Seul au milieu d’une scène encadrée par trois ensembles de musiciens, Israel Galván se déplace, martèle le sol et ses pas font trembler la terre avec des déflagrations d’une puissance rarement atteinte. Profil aiguisé à l’extrême, élans tauromachiques, électrochocs gestuels, il danse « au-dessus du risque », selon sa propre formule. Comme s’il n’était pas de ce monde.

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