mercredi 22 mars 2017

Après l’hiver


N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.
26 juin 1878 – Victor Hugo

mardi 3 mai 2016

Bucurii

Bucura-te, Maica Mielului si a Pastorului; 
Bucura-te, staulul oilor cuvantatoare; 
Bucura-te, ceea ce esti muncire pentru vrajmasii cei nevazuti; 
Bucura-te, ceea ce deschizi usile raiului; 
Bucura-te, ca cele ceresti se bucura cu cele pamantesti; 
Bucura-te, ca cele pamantesti dantuiesc impreuna cu cele ceresti; 
Bucura-te, gura Apostolilor cea fara de tacere; 
Bucura-te, indraznirea cea nebiruita a purtatorilor de chinuri; 
Bucura-te, temeiul cel tare al credintei; 
Bucura-te, cunostinta harului cea luminoasa; 
Bucura-te, cea prin care s-a golit iadul; 
Bucura-te, cea prin care noi ne-am imbracat cu slava; 
Bucura-te, Mireasa, pururea fecioara!